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Biodiversité, passons au concret !

Dernière modification le 7 mars 2024

Pour protéger la biodiversité de Dombes, plusieurs actions ont été mises en place.

Sensibilisation des publics

  • Mise à disposition de l’exposition Natura 2000

Cette exposition est composée de six panneaux déroulant (roll up) qui expliquent la richesse du patrimoine des étangs et les raisons de préserver la faune et la flore typique de ce milieu à travers le programme Natura 2000.

Pour un événement sur le territoire des communes du site Natura 2000, si vous avez envie de faire connaître la biodiversité locale que vous soyez une association, collectivité ou école, prêt sur simple demande : paec-natura2000@ccdombes.fr

  • Pour des sorties nature en Dombes :

Plusieurs structures proposent des sorties Nature en Dombes afin de mieux comprendre la faune et la flore de ce territoire si particulier.

Lutte contre les espèces exotiques envahissantes

  • Soutien à la lutte contre le Ragondin et le Rat musqué.

Le ragondin et le rat musqué sont de véritables fléaux pour les étangs de Dombes et impactent défavorablement les étangs. Ils ont notamment des impacts environnementaux considérables en réduisant les végétations naturelles des étangs comme les roselières (où nichent de nombreux oiseaux), mais également des impacts sanitaires (avec des risques de transmission de maladies comme la leptospirose) et économiques (en affaiblissant la structure des étangs et en consommant les cultures riveraines).

Pour lutter contre ces espèces exotiques envahissantes et préserver la nature, la Communauté de Communes de la Dombes s’engage auprès des propriétaires d’étangs et des piégeurs.

Crédit photo : Maurice Benmergui

Pour cela, la CCD souhaite poursuivre le travail déjà engagé par les adhérents de l’association des Piégeurs de l’Ain, notamment en développant le piégeage des étangs « vierges ». Un technicien a été recruté pour coordonner les missions suivantes :

  • Identification des étangs pas ou peu piégés
  • Mise en relation entre les propriétaires et les piégeurs disponibles
  • Appui technique pour la mise en place du piégeage,

Un appel aux piégeurs et propriétaires volontaires est donc lancé. La priorité étant de mettre en évidence les zones non piégées, grâce à la connaissance du terrain des différents acteurs. La Communauté de Communes de la Dombes a déjà investi dans des « nasses » (c’est-à-dire des trappes non létales) et souhaite tester des systèmes de « pièges connectés ». Des conventions de prêt de matériel seront réalisées avec les volontaires.

Pour tout renseignement : gestion-biodiversite@ccdombes.fr ou 04.74.61.93.01.

De 2020 à 2022, l’Europe a participé au financement de cette action grâce au programme Leader.

  • Restauration de la végétation des étangs : les exclos

Une action financée par les propriétaires d’étangs (20 %), la Région Auvergne Rhône-Alpes (40 % )et le Département de l’Ain (40 %).

Grand consommateur de végétations des étangs, le Ragondin est à l’origine de leur disparition progressive. Un aspect peu évident pour l’œil qui n’a pas connu la Dombes avant l’arrivée du Ragondin. Alors, pour mieux illustrer cet impact, la CC Dombes avec l’appui financier de la Région et du Département, a mis en place des exclos. Ces exclos, à l’inverse des enclos, permettent de soustraire une zone de la pression du Ragondin. Ainsi, 9 exclos de 350 à 2 800m², ont été réalisés sur 6 étangs différents en 2021 et 2022.

Au bout de 2 ans d’expérimentation, les résultats sont là. En moins d’un an, des roselières de massettes sont réapparues sur certains étangs ; sur d’autres ce sont des herbiers aquatiques, comprenant une quinzaine d’espèces végétales. Avec ces végétations, c’est aussi une faune riche (libellules, canards, coléoptères aquatiques) qui fait son retour dans les exclos.

Ces exclos montrent donc bien l’impact du Ragondin sur le paysage et la biodiversité dombiste, mais ils montrent aussi la vitesse à laquelle ces végétations disparues peuvent faire leur retour si on contrôle les populations de Ragondin. Fort de ce constat, la CC Dombes continue de s’engager dans la lutte contre cette espèce exotique envahissante, en prêtant des cages et en mettant en relation piégeurs et propriétaires d’étangs. L’objectif est qu’à l’avenir il n’y ait plus besoin de clôtures pour voir réapparaitre nos roselières d’antan et tous leurs habitants.

  • Repérage des populations et travaux contre la Jussie

La Jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora) et la Jussie faux-pourpier (Ludwigia peploides) sont des plantes aquatiques présente sur notre territoire, facilement reconnaissables à leurs fleurs jaunes.

Ces espèces originaire d’Amérique du sud ou d’Australie prolifère rapidement dans les zones humides. Pour les étangs, ceci engendre une perte de biodiversité locale, asphyxie le milieu, et met en péril la production de poissons.

Jussie à grandes fleurs
Jussie à grandes fleurs

La Jussie des marais ou Ludwigie des marais est quant à elle une espèce locale et typique des étangs, plus discrète, que l’on retrouve lorsque l’eau se retire des berges progressivement en été, formant souvent des tapis assez denses mais non envahissant.

Fort heureusement la confusion n’est pas réellement possible avec les Jussies exotiques.

Jussis des marais
La Jussie des marais

Aujourd’hui, une dizaine d’étangs sont « contaminés » par la Jussie exotique, essentiellement à Saint-Paul-de-Varax et Condeissiat. Il existe également de petits foyers à Romans et Joyeux.

L’essentiel des opérations de lutte contre les Jussies exotiques sont menées par la FREDON grâce à des financements du Département de l’Ain dans le cadre de son Plan Nature.

L’opération consiste en l’arrachage précautionneux des plantes pour limiter la prolifération. Pour être réellement efficaces ces interventions d’arrachage doivent être suivies d’une mise en assec prolongée d’au moins deux ans des étangs pour épuiser les ressources des racines qui restent dans le sol. Ceci dépend du propriétaire. Il est bien sûr formellement interdit de traiter chimiquement ces plantes en milieu aquatique.

En 2020, la CC de la Dombes soutient l’action de la Jussie pour tester de nouvelles interventions en finançant le décapage par une pelle mécanique des zones infestées.

De plus, des prises de photos aériennes par drone sont réalisées sur les secteurs les plus atteints. En effet l’accessibilité parfois difficiles des berges et la complexité du réseau hydraulique ne rendent pas facile le recensement des zones à Jussies exotiques lorsqu’elle a colonisé une chaîne d’étangs.

La photo par drone à la période du pic de floraison de l’espèce est un test pour mesurer si cette nouvelle technologie peut contribuer à mieux cartographie les zones pour ensuite aider à organiser les interventions de lutte.

En 2021-2022, la veille et les arraches ponctuels se sont renforcés en partenariat avec la FREDON. Un premier test de lutte mécanique en assec, avec du matériel agricole, a pu être mené avec des résultats encourageants.

De 2020 à 2022, l’Europe a participé au financement grâce au programme Leader.

En cas de doute, ou d’observation d’une Jussie exotique contactez la FREDON.

Evaluation des prairies favorables aux canards

Avec la modernisation agricole à partir de 1950, les fauches de plus en plus précoces pour l’ensilage ou l’enrubannage, ainsi que le développement de prairies temporaires ont conduit à la raréfaction des oiseaux nichant au sol. A ceci s’ajoute la perte directe de prairies qui ont été reconverties en cultures. Différentes mesures agro-environnementales se succèdent depuis les années 1990 pour soutenir les prairies en fauche tardive, mais avec peu de succès face à la logique économique et les subventions agricoles en défaveur des prairies.

Le fourrage est testé pour connaître sa valeur nutritive. Crédit : Chambre d’Agriculture de l’Ain

La nidification de canards nichant en prairie, le Colvert et le Chipeau, a donc largement chuté depuis 30 ans en Dombes. Pour essayer d’y remédier, de 2012 à 2015, la Chambre d’Agriculture a testé des mélanges d’espèces fourragères. Ces mélanges doivent répondre au double objectif :  produire un fourrage riche et nutritif pour l’élevage et donner un couvert haut et dense à la bonne période pour l’installation des cannes.

Ponte de canard covert découverte dans une prairie. Crédit: Chambre d’Agriculture de l’Ain

C’est bien sûr un compromis à trouver. Ce mélange ne concurrence pas directement la prairie de Ray-Grass à ensilage qui est fauchée tôt en saison. Pour évaluer ce mélange composé notamment de Ray-Grass, Trèfle, Dactyle, Pâturin, un échantillon de 90 ha sur 240 semés (en MAEC) ont été suivis en 2018 et 2019. Les premiers résultats montrent que ces nouvelles prairies apportent un couvert suffisamment précoce pour attirer des canards tout en donnant des résultats satisfaisant en qualité fourragère pour le bétail. La fauche est permise à partir du 20 juin pour protéger les nichées.

Opération de suivi des canards

Le suivi est réalisé avec l’aide de l’Association Départementale des Chasseurs de Gibier d’Eau (ADCGE) qui recherche la présence de nids dans les parcelles selon une méthode validée par l’ONCFS (aujourd’hui OFB). Ce suivi se poursuivra en 2020. Les premiers résultats restent encore faibles en nombre de nids trouvés mais l’enjeu est dans la poursuite de cette action et dans le soutien aux prairies dans la durée pour une installation durable des oiseaux. Outre pour certains canards, rappelons que les prairies sont essentielles à la qualité de l’environnement des étangs et à un large cortège d’espèces rencontrées dont une très grande diversité d’insectes, de passereaux ou encore lièvres…

Diagnostic et plan de gestion des chaînes d’étangs

Les étangs fonctionnent en chaînes par un réseau de fossés et d’ouvrages hydrauliques historiquement entretenus par les agriculteurs, les pisciculteurs et les propriétaires. Le renforcement des problèmes d’alimentation en eau des étangs lié au changement climatique et l’érosion constante de la biodiversité obligent à mieux coordonner les actions en faveur des étangs. La démarche de plan d’actions de chaîne d’étangs vise à obtenir des résultats mesurables en matière de restauration de la biodiversité et de maintien des activités y contribuant.

La méthodologie proposée a été élaborée et réfléchie avec les partenaires techniques locaux, ayant une bonne connaissance du territoire et des enjeux : syndicats de rivière de la Veyle et de la Chalaronne, Syndicat des étangs, Chambre d’agriculture de l’Ain, ONCFS (OFB), ISARA. Le but de cette démarche est de mieux comprendre les difficultés qui se posent sur le bassin versant de la chaine d’étangs et de construire un programme d’actions adapté en matière de gestion de la ressource en eau, d’amélioration de la qualité de l’eau, de lutte contre les espèces à problème, de gestion des assecs et de gestion des habitats naturels (ceintures de végétions des étangs par exemple). L’enjeu est aussi dans la coordination des moyens publics de soutien aux différents acteurs.

Accompagnement technique et financier en gestion écologique

En tant que propriétaires ou gestionnaires d’étangs ou d’espaces agricoles en zone Natura 2000, nous pouvons vous accompagner dans le mise en place d’actions en faveur de la biodiversité.

  • Diagnostic écologique d’étangs,
  • Actions de gestion en faveur de la faune et de la flore des étangs,
  • Plantations de haies,
  • Création et restauration de mares,
  • Gestion de la biodiversité forestière,
  • Suivis écologiques faune-flore.

Pour tout renseignement complémentaire : contactez l’animateur Natura 2000 qui pourra vous accompagner ou vous mettra en relation avec une structure compétente dans le domaine recherché.